Cetanou


Discours de Greta Thunberg

 

Greta Thunberg

Militante écologique suédoise

 

Magnifique rencontre intergénérationnelle entre deux belles personnes

Message de Jane Goodall à Greta Thunberg

« Suivez vos rêves. N’abandonnez pas (…) et faites de votre mieux, chaque jour, pour faire de ce monde un monde meilleur. Et rappelez-vous que, chaque jour, vous avez un impact et que vous devez choisir le meilleur moyen d’utiliser ce jour »

 

Discours de Greta Thunberg à la COP24 – Décembre 2018

“Notre biosphère est sacrifiée pour que des personnes riches dans des pays comme le mien puissent vivre dans le luxe. Ce sont les souffrances du plus grand nombre qui payent pour le luxe de quelques uns.

Beaucoup disent que la Suède n’est qu’un petit pays et que ce que nous faisons n’a pas d’importance. Mais j’ai appris qu’on n’est jamais trop petit pour faire une différence.

Et si quelques enfants peuvent faire les gros titres partout dans le monde simplement parce qu’ils ne vont pas à l’école imaginez ce que nous pouvons faire ensemble si nous le voulons. Mais pour cela  nous devons parler clairement même si ça peut être inconfortable.

Vous parlez de croissance économique verte et durable parce que vous avez peur d’être impopulaires.

Vous parlez de poursuivre les mêmes mauvaises idées qui nous ont mis dans cette situation alors que la seule réaction logique est de tirer le frein à main.

Vous n’êtes pas assez matures pour dire les choses telles qu’elles sont. Même ce fardeau, vous nous le laissez à nous, les enfants. Mais je me moque d’être populaire. Je tiens à la justice climatique et à une planète vivante. Notre civilisation est sacrifiée pour permettre à une petite poignée de gens de continuer à gagner d’énormes sommes d’argent.

En 2078 je fêterai mes 75 ans. Si j’ai des enfants peut être qu’ils passeront cette journée avec moi. Peut-être qu’ils me demanderont de parler de vous. Peut-être qu’ils me demanderont pourquoi vous n’avez rien fait alors qu’il était encore temps d’agir.

Vous dites que vous aimez vos enfants par-dessus tout et pourtant vous volez leur futur sous leurs yeux. Jusqu’à ce que vous vous concentriez sur ce qui doit être fait plutôt que sur ce qui est politiquement possible, il n’y a aucun espoir.

Nous ne pouvons pas résoudre une crise sans la traiter comme telle. Nous devons laisser les énergies fossiles dans le sol, et nous devons nous concentrer sur l’équité. Et si les solutions sont introuvables à l’intérieur du système, alors peut-être devons nous changer de système.

Nous ne sommes pas venus ici pour supplier les dirigeants du monde de s’inquiéter. Vous nous avez ignorés par le passé, et vous nous ignorerez encore. Nous sommes à court d’excuses et nous sommes à court de temps. Nous sommes venus ici pour vous dire que c’est l’heure du changement que cela vous plaise ou non. Le vrai pouvoir appartient au peuple. Merci.”

Cette intervention me paraît caractéristique d’un mouvement qui va condamner unanimement dans les années qui viennent la classe politique actuelle et les acteurs au pouvoir depuis quarante ans dans les pays développés. Un tribunal vient de condamner en appel les Pays-Bas pour laxisme dans la lutte contre le réchauffement climatique, dans une procédure initiée depuis 2013. L’appel fait en 2015 n’a pas modifié la première décision des juges, qui n’est cependant qu’une décision de principe et ne s’accompagne d’aucune peine de prison.

On aurait pu espérer plus de fermeté face à des dirigeants politiques dont le laxisme est responsable depuis 1972 de centaines de milliers de victimes sur la planète, et qui participent collectivement au pire génocide que l’homme ait connu. Telle qu’elle est, cette décision marque sans doute un tournant dans la façon dont les politiques devront aborder le réchauffement climatique.

There is not planet B

Nous sommes inquiets depuis un moment de tout ce qui se passe sur notre planète. L’autre jour, je me réveillais avec les nouvelles sur mon Facebook que les États-Unis renonçaient à l’accord sur les changements climatiques du Conseil de l’Arctique à Rovaniemi (Finlande) et, il y a quelques jours, le refus de l’avortement. Parfois, je pense au grand manque d’humanité que nous avons parmi nous, mais ce qui est encore plus grave est celui dont nous sommes responsables ou qui dépend de nos décisions.

 

Discours au Forum Economique Mondial Janvier 2019 à Davos

Notre maison est en feu, je suis ici pour dire que notre maison est en feu. Selon le GIEC, il nous reste moins de 12 ans pour ne pas pouvoir réparer nos erreurs.

A cette époque, des changements sans précédent dans tous les aspects de la société devaient avoir lieu, notamment une réduction d’au moins 50 % de nos émissions de CO2. Veuillez noter que ces chiffres n’incluent pas l’aspect de l’équité qui est absolument nécessaire pour que l’accord de Paris fonctionne. à l’échelle mondiale. Cela n’inclut pas non plus les points de basculement ou les boucles de rétroaction comme le méthane extrêmement puissant qui est libéré par le pergélisol arctique en train de fondre.

Dans des endroits comme Davos, les gens aiment raconter des histoires de réussite, mais leur succès financier a un prix inconcevable. Et sur le changement climatique, nous devons reconnaître que nous avons échoué. Tous les mouvements politiques dans leur forme actuelle l’ont fait. Et les médias n’ont pas réussi à sensibiliser le grand public.

Mais Homo sapiens n’a pas encore échoué. Oui, nous échouons, mais il est encore temps de tout renverser, nous pouvons toujours résoudre ce problème, nous avons toujours tout entre nos mains. Mais si nous ne reconnaissons pas les défaillances globales de nos systèmes actuels, nous ne pourrons probablement pas en profiter.

Nous sommes confrontés à un désastre de souffrances inexprimées pour un nombre considérable de personnes et ce n’est pas le moment de parler poliment, nous nous concentrons sur ce que nous pouvons ou ne pouvons pas dire. Maintenant il est temps de parler clairement. Résoudre la crise est le défi le plus important et le plus complexe auquel Homo sapiens ait jamais été confronté.

La solution principale est cependant si simple que même un petit enfant peut la comprendre. Nous devons arrêter les émissions de gaz à effet de serre. Et soit nous faisons cela, soit nous ne le faisons pas.

Vous dites que rien dans la vie n’est noir ou blanc mais c’est un mensonge, un mensonge très dangereux. Soit nous empêchons un réchauffement de 1,5 degré, soit nous ne le faisons pas. Soit nous évitons de déclencher cette réaction en chaîne irréversible au-delà du contrôle humain, soit nous ne le faisons pas. Soit nous choisissons de continuer en tant que civilisation, soit nous ne le faisons pas. C’est aussi noir ou blanc que cela devient.
Il n’y a pas de zones grises pour la survie. Maintenant, nous avons tous le choix. Nous pouvons créer une action de transformation qui garantira les conditions de vie futures de l’humanité, ou nous pourrons continuer comme si de rien n’était et échouer. C’est à vous et à moi de décider.

Certains disent que nous ne devrions pas nous engager dans l’activisme, nous devrions plutôt tout laisser à nos politiciens et simplement voter pour le changement. Mais que faisons-nous lorsqu’il n’y a pas de volonté politique ?
Ici à Davos, comme partout ailleurs, tout le monde parle d’argent. Il semble que l’argent et la croissance soient nos seules préoccupations principales. Et comme la crise climatique est une crise qui n’a jamais été traitée comme une crise, les gens ne sont tout simplement pas conscients des conséquences de notre vie quotidienne.

Les gens ne sont pas conscients qu’il existe un budget carbone, et à quel point le budget carbone restant est incroyable. Et cela doit changer aujourd’hui. Aucun autre défi actuel ne peut rivaliser avec l’importance de sensibiliser le grand public à la disparition rapide de nos budgets carbone, qui devraient et doivent devenir une nouvelle monnaie mondiale au cœur même de l’économie actuelle et future.

Nous sommes maintenant dans une période de l’histoire où tous ceux qui ont une idée de la crise climatique qui menace notre civilisation et toute la biosphère doivent s’exprimer dans un langage clair, aussi inconfortable soit-il rentable. Nous devons presque tout changer dans nos sociétés actuelles. Plus votre empreinte carbone est grande, plus votre devoir moral est grand. Plus votre plateforme est grande, plus votre responsabilité est grande.

Les adultes continuent de dire que nous devons aux jeunes de leur donner de l’espoir. Mais je ne veux pas de votre espoir, je ne veux pas que vous soyez plein d’espoir. Je veux que vous paniquiez, je veux que vous ressentiez la peur que je ressens tous les jours. Et ensuite, je veux que vous agissiez, comme vous le feriez en cas de crise. Je veux que vous agissiez comme si la maison était en feu, parce que c’est le cas.

 

Discours de Greta Thunberg au Parlement Européen – Avril 2019

 

Je m’appelle Greta Thunberg. J’ai 16 ans. Je viens de Suède. Et je parle au nom des générations futures.

Je sais que beaucoup d’entre vous ne veulent pas nous écouter, vous dites que nous ne sommes que des enfants. Mais nous ne faisons que répéter le message de la science climatique unie.

Beaucoup d’entre vous semblent préoccupés par le fait que nous perdons un temps précieux en leçons, mais je vous assure que nous retournerons à l’école dès que vous commencerez à écouter les sciences et à nous donner un avenir. Est-ce vraiment trop demander ?

En 2030, j’aurai 26 ans. Ma petite soeur Beata aura 23 ans. Comme beaucoup de vos propres enfants ou petits-enfants. C’est un grand âge, on nous l’a dit. Quand vous avez toute votre vie devant vous. Mais je ne suis pas sûre que ce sera formidable pour nous.

J’ai eu la chance de naître à une époque et à un endroit où tout le monde nous disait de rêver grand; Je pourrais devenir ce que je voulais. Je pourrais vivre où je voulais. Les gens comme moi avaient tout ce dont nous avions besoin et plus encore. Ce dont nos grands-parents ne pouvaient même pas rêver. Nous avions tout ce que nous pouvions souhaiter et pourtant il se peut que nous n’ayons plus rien.

Maintenant, nous n’avons probablement même plus d’avenir. Parce que cet avenir a été vendu pour qu’un petit nombre de personnes puisse gagner des sommes inimaginables. On nous l’a volé chaque fois que vous avez dit que le ciel était la limite et que vous ne vivez qu’une fois.

Vous nous avez menti. Vous nous avez donné de faux espoirs. Vous nous avez dit que l’avenir était une chose à attendre. Et le plus triste, c’est que la plupart des enfants ne sont même pas conscients du sort qui nous attend. Nous ne le comprendrons pas avant qu’il ne soit trop tard. Et pourtant nous sommes les chanceux. Ceux qui seront les plus durement touchés en subissent déjà les conséquences. Mais leurs voix ne sont pas entendues.

Vers 2030, dans 10 ans à 252 jours et dans 10 heures, nous serons dans une position où nous déclencherons une réaction en chaîne irréversible échappant au contrôle humain, qui mènera très probablement à la fin de notre civilisation telle que nous la connaissons. Ceci à moins que, pendant cette période, des changements permanents et sans précédent dans tous les aspects de la société aient eu lieu, y compris une réduction des émissions de CO2 d’au moins 50%.

Et notez bien que ces calculs dépendent d’inventions qui n’ont pas encore été inventées à grande échelle, d’inventions censées purger l’atmosphère de quantités astronomiques de dioxyde de carbone.

En outre, ces calculs n’incluent pas les points de basculement imprévus ni les boucles de rétroaction, comme le méthane extrêmement puissant qui s’échappe du pergélisol arctique en rapide dégel.

Ces calculs scientifiques ne comprennent pas non plus le réchauffement déjà immobilisé, caché par la pollution atmosphérique toxique. Ni l’aspect équité – ni la justice climatique – n’a été clairement énoncé dans l’accord de Paris, ce qui est absolument nécessaire pour le faire fonctionner à l’échelle mondiale.

Nous devons également garder à l’esprit qu’il ne s’agit que de calculs. Estimations. Cela signifie que ces «points de non-retour» peuvent survenir un peu plus tôt que 2030. Personne ne peut le savoir avec certitude. Nous pouvons toutefois être certains qu’ils se produiront approximativement dans ces délais, car ces calculs ne sont ni des opinions ni des suppositions sauvages.

Ces projections sont étayées par des faits scientifiques, conclus par toutes les nations par le biais du GIEC. Presque tous les principaux organismes scientifiques nationaux du monde soutiennent sans réserve les travaux et les conclusions du GIEC.

Au cours des six derniers mois, j’ai parcouru l’Europe pendant des centaines d’heures dans des trains, des voitures électriques et des autobus, répétant encore et encore ces mots qui bouleversent la vie. Mais personne ne semble en parler et rien n’a changé. En fait, les émissions continuent d’augmenter.

Lorsque je voyage dans différents pays pour parler, on me propose toujours de m’aider à écrire sur les politiques climatiques spécifiques de certains pays. Mais ce n’est pas vraiment nécessaire. Parce que le problème de base est le même partout. Et le problème fondamental est que, fondamentalement, rien n’est fait pour arrêter, voire ralentir, la dégradation du climat et de l’environnement, malgré toutes les belles paroles et les promesses.

Le Royaume-Uni est cependant très spécial. Non seulement pour sa dette carbone historique époustouflante, mais aussi pour sa comptabilité carbone actuelle, très créative.

Depuis 1990, le Royaume-Uni a réussi à réduire de 37% ses émissions de CO2 sur son territoire, selon le Global Carbon Project. Et cela semble très impressionnant. Mais ces chiffres n’incluent pas les émissions de l’aviation, du transport maritime et celles associées aux importations et aux exportations. Si l’on inclut ces chiffres, la réduction est d’environ 10% depuis 1990 – soit une moyenne de 0,4% par an, selon Tyndall Manchester.

Et la principale raison de cette réduction n’est pas une conséquence des politiques climatiques, mais plutôt une directive européenne de 2001 sur la qualité de l’air qui obligeait essentiellement le Royaume-Uni à fermer ses centrales au charbon très vétustes et extrêmement sales et à les remplacer par des centrales à gaz moins polluantes. . Et passer d’une source d’énergie désastreuse à une source légèrement moins désastreuse entraînera bien sûr une réduction des émissions.

Mais l’idée fausse la plus dangereuse à propos de la crise climatique est peut-être que nous devons «réduire» nos émissions. Parce que c’est loin d’être suffisant.

Nos émissions doivent cesser si nous voulons rester en dessous de 1,5-2C de réchauffement. La «réduction des émissions» est certes nécessaire, mais ce n’est que le début d’un processus rapide qui doit aboutir à un arrêt dans quelques décennies, voire moins. Et par «stop», je parle de zéro net – puis de passer rapidement aux chiffres négatifs. Cela exclut la plupart des politiques d’aujourd’hui.

Le fait que nous parlions de “réduction” au lieu de “réduction” des émissions est peut-être la plus grande force derrière le statu quo. Le Royaume-Uni soutient activement la nouvelle exploitation de combustibles fossiles – par exemple, l’industrie britannique de la fracturation du gaz de schiste, l’expansion de ses gisements de pétrole et de gaz de la mer du Nord, l’extension des aéroports ainsi que les permis de construire pour une toute nouvelle mine de charbon – est au-delà de l’absurde.

On se souviendra sans doute de ce comportement irresponsable permanent dans l’histoire comme l’un des plus grands échecs de l’humanité.

Les gens disent toujours à moi et aux autres millions de grévistes d’école que nous devrions être fiers de nous pour ce que nous avons accompli. Mais la seule chose à examiner est la courbe d’émission. Et je suis désolé, mais ça continue à monter. Cette courbe est la seule chose que nous devrions examiner.

Chaque fois que nous prenons une décision, nous devrions nous demander; Comment cette décision affectera-t-elle cette courbe? Nous ne devrions plus mesurer notre richesse et notre succès dans le graphique qui montre la croissance économique, mais dans la courbe qui montre les émissions de gaz à effet de serre. Nous ne devrions plus seulement demander: «Avons-nous assez d’argent pour y parvenir?», Mais aussi: «Avons-nous assez de budget carbone à dépenser pour y parvenir?» Cela devrait et doit devenir le centre de notre nouvelle monnaie.

Beaucoup de gens disent que nous n’avons aucune solution à la crise climatique. Et ils ont raison. Car comment pourrions-nous ? Comment « résolvez-vous » la plus grande crise à laquelle l’humanité n’ait jamais été confrontée ?
Comment « résolvez-vous » une guerre ? Comment « résolvez-vous » d’aller sur la lune pour la première fois ? Comment « résolvez-vous » en inventant de nouvelles inventions ?

La crise climatique est à la fois le problème le plus facile et le plus difficile auquel nous ayons été confrontés. Le plus facile parce que nous savons ce que nous devons faire. Nous devons arrêter les émissions de gaz à effet de serre. Le plus difficile, car notre économie actuelle reste totalement dépendante de la combustion de combustibles fossiles, détruisant ainsi les écosystèmes afin de créer une croissance économique durable.

« Alors, comment pouvons-nous résoudre ce problème ? » Nous demandez-vous – aux écoliers en grève pour le climat.

Et nous disons: « Personne ne le sait vraiment. Mais nous devons cesser de brûler des combustibles fossiles et restaurer la nature et bien d’autres choses que nous n’avons peut-être pas encore tout comprit. » Puis vous dites: « Ce n’est pas une réponse ! »

Nous disons donc: « Nous devons commencer à traiter la crise comme une crise – et agir même si nous n’avons pas toutes les solutions. » Ce n’est toujours pas une réponse », dites-vous.

Ensuite, nous commençons à parler d’économie circulaire et de réassignation de la nature et de la nécessité d’une transition juste. Ensuite, vous ne comprenez pas de quoi nous parlons.

Nous disons que toutes ces solutions nécessaires ne sont connues de personne et que nous devons donc nous unir derrière la science et les trouver ensemble en cours de route. Mais vous n’écoutez pas ça. Parce que ces réponses servent à résoudre une crise que la plupart d’entre vous ne comprennent même pas parfaitement. Ou ne veulent pas comprendre.

Vous n’écoutez pas la science parce que vous ne vous intéressez qu’aux solutions qui vous permettront de continuer comme avant. Comme maintenant. Et ces réponses n’existent plus. Parce que vous n’avez pas agi à temps.

Éviter la dégradation du climat nécessitera une pensée cathédrale. Nous devons poser les fondations sans savoir exactement comment construire le plafond.

Parfois, nous devons simplement trouver un moyen. Au moment où nous décidons d’accomplir quelque chose, nous pouvons tout faire. Et je suis sûr qu’au moment où nous nous comportons comme si nous étions en situation d’urgence, nous pouvons éviter une catastrophe climatique et écologique. Les humains sont très adaptables: nous pouvons toujours résoudre ce problème. Mais l’occasion de le faire ne durera pas longtemps. Nous devons commencer aujourd’hui. Nous n’avons plus d’excuses.

Nous, les enfants, ne sacrifions pas notre éducation et notre enfance pour que vous nous disiez ce que vous considérez comme politiquement possible dans la société que vous avez créée. Nous ne sommes pas descendus dans les rues pour que vous preniez des selfies avec nous et nous disiez que vous admiriez vraiment ce que nous faisons.

Nous, les enfants, faisons cela pour réveiller les adultes.

Nous, les enfants, faisons cela pour que vous mettiez vos différences de côté et agissiez comme vous le feriez en cas de crise.

Nous les enfants faisons cela parce que nous voulons retrouver nos espoirs et nos rêves.

J’espère que mon micro était allumé. J’espère que vous pouvez tous m’entendre.



Discours de Greta Thunberg
Sommet d’action pour le climat  – ONU New York – Septembre 2019

 

“Mon message est que nous allons vous surveiller.

Tout cela est faux. Je ne devrais pas être ici. Je devrais être de retour à l’école de l’autre côté de l’océan. Pourtant, vous venez tous vers nous, jeunes pour l’espoir. Comment osez-vous ?

Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos mots vides. Et pourtant, je je fais partie des chanceux. Des gens souffrent. Des gens meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent. Nous sommes au début d’une extinction massive. Vous parler d’argent et de contes de fées sur la croissance économique éternelle. Comment osez-vous ?

Depuis plus de 30 ans, la science est limpide. Comment osez-vous continuer à détourner le regard et venir ici en disant que vous en faites assez, alors que la politique et les solutions nécessaires ne sont toujours pas en vue ?

Vous dites que vous nous entendez et que vous comprenez l’urgence. Mais peu importe à quel point je suis triste et en colère, je ne veux pas le croire. Parce que si vous compreniez vraiment la situation et continuiez à ne pas agir, alors vous seriez le mal. Et je refuse de croire.

L’idée populaire de réduire nos émissions de moitié en 10 ans ne nous donne que 50 % de chance de rester en dessous de 1,5 ° et le risque de déclencher des réactions en chaîne irréversibles échappant au contrôle humain.
50 % peut être acceptable pour vous. Mais ces chiffres n’incluent pas les points de basculement, la plupart des boucles de rétroaction, le réchauffement supplémentaire masqué par la pollution atmosphérique toxique ou les aspects d’équité et de justice climatique. Ils reposent également sur ma génération aspirant des centaines de milliards de tonnes de votre CO2 de l’air avec des technologies qui existent à peine.

Donc, un risque de 50 % n’est tout simplement pas acceptable pour nous – nous qui devrons en supporter les conséquences.

Pour avoir 67 % de chance de rester en dessous d’une élévation de la température mondiale de moins de 1,5 degré – les meilleures cotes données par le GIEC – le monde avait encore 420 gigatonnes de CO2 à émettre le 1er janvier 2018. Aujourd’hui ce chiffre est déjà inférieur à 350 gigatonnes.

Comment osez-vous prétendre que cela peut être résolu uniquement avec le status quo et certaines solutions techniques ? Avec les niveaux d’émissions actuels, le budget CO2 restant aura complètement disparu en moins de huit ans et demi.

Il n’y aura pas de solutions ou de projets présentés conformément à ces chiffres, ici aujourd’hui, car ces chiffres sont trop inconfortables. Et vous n’êtes pas encore assez mature pour le dire tel quel.

Vous nous échouez. Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison. Les yeux de toutes les générations futures sont sur vous. Et si vous choisissez de nous échouer, je dis : Nous ne vous pardonnerons jamais.

Nous ne vous laisserons pas vous en sortir. C’est là que l’on trace la ligne de démarcation. Le monde se réveille. Et le changement se prépare, que cela vous plaise ou non.

Je vous remercie.

Bioplastique… pas écologique

Une énormité : En réponse aux alertes des scientifiques et écologistes sur la pollution environnementale principalement liée aux plastiques et les risques sanitaires qui en résultent, industriels et chimistes se ruent sur le marché du bioplastique.

Cela ne représente aucunement une solution alternative pérenne mais juste une manipulation tout au mieux qualifiée de « moins pire » qui leur permet de continuer à produire, sur les mêmes machines, un équivalent rentable.

Des définitions interminables, d’une telle complexité que les experts eux-même ont du mal à analyser et à s’entendre sur un label international garantissant un produit à 100 % satisfaisant. La confusion est d’autant plus dramatique quelle laisse entendre au consommateur que l’usage d’un « bioplastique »  participe à la protection de l’environnement alors qu’il n’en est rien.

On se bat, partout dans le monde, pour mettre fin à la calamité “plastique”, ce n’est pas pour recréer un dépendance à un produit similaire.

 

Comment s’y retrouver

Seulement 4 labels parmi ceux présentés ci-dessous sont officiels

Selon l’European Bioplastics : « les bioplastiques regroupent un grand nombre de matériaux et produits bio-sourcés, biodégradables / compostables, ou les deux ).

 

Le Bioplastique biosourcé c’est koué ?

le terme « Biosourcé » fait référence uniquement à l’origine du produit et englobe les plastiques issus de composants naturels renouvelables (biomasse)  ET ceux issus de matières biodégradables pouvant provenir de ressources fossiles.

NON. : le bioplastique biosourcé n’est pas issu de l’agriculture biologique ; le préfixe « bio » indique juste un produit avec une partie des composants d’origine naturelle selon un % accepté d’après leurs critères

NON : :Le pourcentage exact n’est pas clairement indiqué aux consommateurs, ils utilisent un système d’étoiles ou les % vont de 30 à 80%.

NON : Biosourcé même le « plastique végétal »  n’est pas si écologique que cela !

  • Parce qu’ils utilisent comme ressource des aliments consommables par l’homme (maïs, patate, amidon de blé, riz, betterave, cellulose de bois, huile de soja, colza, coton, chanvre…)
  • Que le business nécessite de grandes quantités de ressources et qu’aucune norme ne précise que l’usage de pesticides et d’OGM soient interdits ! On est même en droit de se poser la question d’une opportunité pour les lobbies de liquider leurs stocks de cultures OGM en cas d’interdiction pour la production d’aliments.
  • Que les sols utilisés pour la culture de végétaux destinés à la filière bioplastique entrent en concurrence directe avec les terres nécessaires pour produire des aliments pour l’homme… que l’on aimerait voir cultivés en Agriculture Biologique !
  • Parce qu’une grande quantité d’énergies fossiles sont nécessaires pour les transformer en nouvelle ressources par les industriels

 

Le Bioplastique est-il biodégradable ?

Les termes Biodégradable et Compostables font référence à la gestion de fin de vie du bioplastique :  « Le terme Biodégradable se dit d’un plastique dégradable dont la dégradation résulte de l’action de microorganismes naturellement présents dans le milieu tels que les bactéries, les mycètes ou les algues » mais cela n’implique pas ce produit fournira du compost de qualité.

NON. Seule une partie des bioplastiques est biodégradable et certains produits issus de ressources fossiles sont biodégradables mais ne sont pas d’origine végétale !

Source Fédération European Bioplastics : Sur 2,05 millions de tonnes de bioplastiques produits dans le monde en 2017, moins de la moitié (880.000 tonnes) était biodégradable,

 

Le Bioplastique est-il compostable ?

Le terme compostable fait référence à la gestion de fin de vie du bioplastique :  il peut être compostable par un procédé chimique ou industriel (c’est le cas pour la majorité d’entre eux) : « Se dit d’un plastique qui subit une dégradation par un processus biologique pendant le compostage, produisant du CO2, de l’eau, des composés inorganiques et de la biomasse à un rythme comparable à celui d’autres matières compostables connues, et ne générant aucun résidu toxique, visible ou reconnaissable »

NON Seuls certains bioplastiques sont compostables. Par ailleurs, ils ne sont pas compostables, tel que nous pourrions le penser dans les ménages. Certains le sont uniquement par une filière industrielle à haute température mais absolument pas compostables dans le compost de notre jardin. A cet effet 2 labels distincts les identifient.

 

Faire le point et se poser les bonnes questions

 

Ce que l’on peut lire comme propagande : Chimie végétale… Business is business

Pouvant être transformés avec les mêmes équipements que ceux utilisés pour les plastiques traditionnels, les bioplastiques ont l’avantage de préserver les emplois du secteur industriel français de la plasturgie.

Aujourd’hui, les bioplastiques sont 1,5 à 4 fois plus chers que les plastiques conventionnels. Ces coûts devraient diminuer naturellement avec l’augmentation de la demande et des volumes de production.

Les ressources végétales offrent de réelles alternatives aux ressources fossiles à travers la Chimie du Végétal. Figurant parmi les leaders européens de l’agriculture et de la chimie, la France rassemble les atouts essentiels pour se positionner sur ce marché d’avenir, source de valeur ajoutée et de création d’emplois

 

Traduction :

On prend les mêmes et on recommence…. en tentant de faire moins pire

Un siècle de développement et de propagande pour légitimer le plastique sous couvert de technologie et de modernité. Un siècle qui a mené à une pollution plastique incontrôlé, la chimie et les finances ayant primé sur le bon sens…

Et en réponse au désastre écologique, le cœur du projet est de remplacer le plastique à base de pétrole par des plastiques biosourcés pour lesquels il faudra produire encore plus pour être « rentables ».

C’est beau cette synergie des lobbies, créateurs de lois et décrets, certificateurs de labels… Comme « solution » ils proposent de reproduire le même schéma en continuant de produire encore et encore…  une matière issue de la chimie en utilisant le préfixe « bio ».

Quelques questions à se poser

  • Vous avez certainement déjà utilisé un sac « BIOplastique » proposé au rayon fruits et légumes de votre supermarché… vous savez, celui qui donne bonne conscience car tout est écrit en vert dessus et qui donne l’impression que l’on agit pour l’environnement ?
  • Vous connaissez la poubelle spéciale pour récupérer les sacs en bioplastique compostables par la filière industrielle ? NON ??? Alors vous faites quoi de votre sac en bioplastique destiné au recyclage industriel… vous le collez dans la poubelle bleue pour qu’il rejoignent un site d’enfouissement ?
  • Vous connaissez une industrie locale capable de gérer ces bioplastiques pour les transformer en ressource ? NON ??? Donc en toute logique, il faudrait 1) un moyen de les collecter, 2) qu’ils représentent un volume suffisant, 3) qu’ils soient acheminé ailleurs pour être traités.
  • Pour les sacs qui ont le label OK Compost Home… Avez-vous déjà testé leur compostage dans votre joli bac à compost au fond du jardin ?  On pourrait croire que la chaleur des zones tropicales facilite le processus… les premiers mois, il ne se passe pas grand-chose. Après un certains laps de temps on distingue encore parfaitement « l’objet » qui commence à se dégrader et produit une espèce de truc gluant, collant pas inspirant pour aller enrichir nos plantations. Donc pas convaincant, on se contentera de le glisser dans le tas lors du ramassage des déchets « vert »
  • Si on vous montre un gobelet ou autre contenant ou ustensile en plastique jetable produit à base de pétrole et un autre en bio plastique… êtes-vous capable de les différencier ?
  • Au final… Avez-vous besoin d’un emballage individuel ?????????

 

 

Quelles Solutions alternatives pour La Réunion ?

 

 

Une Bioalternative locale ?

La seule et unique alternative qui pourrait répondre aux attentes en matière écologique serait à 100 % d’origine naturelle, issue de végétaux non consommables par l’homme, cultivés localement, sans OGM, ni engrais chimique… peut-être fabriqué à partir d’espèces invasives ?

La Réunion a tous les atouts pour développer une économie verte et pourrait devenir le département témoin des possibles. Concernant les alternatives aux plastiques jetables, plusieurs entreprises se sont déjà lancées dans la commercialisation de produits d’emballages recyclables et/ou compostables d’importation mais… importer de tels produits d’Asie n’est pas neutre d’impact écologique ; N’est-il pas plus judicieux de mettre fin au jetable dans tous ses états ?

 

Un Bio emballage 100 % naturel

L’utilisation directe sans transformation de feuilles naturelles pour emballer les produits, comme les feuilles de bananier nouées avec lianes de raphia, vacoas ou corde en fibre de coco… nous avons tout ce qu’il faut !

 

Zéro emballage c’est encore mieux

Ne pas produire de déchet tout simplement.  Sans emballage, Zéro déchet… rien de plus simple, apporter nos contenants, paniers, sacs réutilisables, sacs vrac (voir article Zéro déchet)

 

Des bouteilles et contenants en verre

La seule vraie alternative aux bouteilles en plastique est d’utiliser des Bouteilles en verre consignées, réutilisables et recyclables ou pour s’alléger des gourdes réutilisables.

 

En pique nique…. bannir le mot jetable !

On ne peut vraiment plus se contenter d’une alternative “moins pire”… en sans réfléchir, la seule et unique solution pour un vrai pique nique écolo n’est pas d’acheter des assiettes, gobelets ou couverts biosourcés mais d’utiliser tout simplement des assiettes en verre et les couverts de la maison que nous ramènerons à la maison pour les laver et les réutiliser autant de fois que cela est nécessaire.






Pour ceux qui ont peur de casser de la belle vaisselle pendant les pique nique, ce type d’assiette en verre ultra légères et réutilisables indéfiniment ne coûte que 1,29 € l’unité (modèle moyen environ 20 cm de côté) !

Soyons tous des acteurs de changement en commençant par des actes simples, peu contraignant, mais dont l’impact final est important.







En savoir plus

Reportage Cash Investigations : le plastique : la grande intox !

Quelques lien d’articles à lire :

Sciences et avenirs : Recyclables, biosourcés, biodégradables: état des lieux des Bioplastiques

Conso-globe : Bioplastique, le plastique végétal

Planète info : La supercherie des plastiques BIO dégradables

Bioplastiques appelons un chat un chat

Surfrider : les-bioplastiques-si-fantastiques

 

Cetanou… C’est à nous d’agir ensemble !

Proposez vos idées, vos solutions…

 

 

L’eau en bouteille à La Réunion

Article participatif par Sonia Da Silva et Tara Sekoia

Le marché de l’eau en bouteille en quelques chiffres

  • Sur le marché local

Edena Boissons, basée à La Possession depuis 1972, exploite les eaux de 2 Sources naturelles mafataises,  la Source Denise  (Bouteilles Edena) et la SourceBlanche (bouteilles Bagatelle) et représente 65 à 70 % des parts de marché, affichant un CA annuel 37 millions d’euros (chiffres de 2016).

Eau de Cilaos  basée à Cilaos, exploite depuis 1999, la seule source d’eau minérale de l’ile, naturellement gazeuse et représente 10 % du marché réunionnais.

Australine basée à Saint Philippe, exploite la Source de Basse-Vallée depuis 2005 et représente entre 20 et 25 % du marché réunionnais

Le leader de l’eau en bouteille à la Réunion est Edena, rachetée en 2016 par le Groupe mauricien Phoenix Beverage Limited, proposant, en plus de l’eau, des sodas, bières, vins et du champagne (Sega, Bagatelle, Volcanic, Big Cola, Citro, Fuse Tea, Phoenix, Salitos, Blue Marlin, Fresh Panaché, JP Chenet, Grands Chais de France et Champagne Jacquart). (Source Leader Réunion 02/2019)Edena embouteille 45 millions de litres /an officiellement, ce seuil est régit par un arrêté préfectoral de 2013.
Cependant, pendant 3 ans, Edena a puisé deux fois plus d’eau de source qu’autorisé (entre 2015 et 2018), sans en informer quiconque, se justifiant d’une augmentation de la demande. Sommée par la préfecture de corriger le tir, l’entreprise doit adopter une conduite tenant davantage compte de la ressource que de la courbe des ventes (Source Clicanoo  08/2018)

  • Les importations :

Pas moins de  2 millions de bouteilles d’eau par an consommées à La Réunion sont importées  (chiffres de 2011).

 

Concernant le packaging des eaux de sources embouteillées à La Réunion

Du plastique encore et toujours…

Extrait d’articles : “Le volume de plastiques collectés a doublé entre 2014 et 2018”,  “…Après l’enfouissement, l’exportation, l’heure de la transformation en granulé serait venue…” , “Le recyclage trop peu rentable…”. Lire les articles ci-dessous :
(Source Clicanoo 07/2018L’heure du déchet plastique transformé a sonné )
(Source IP Réunion 07/2018 : Plastique – Le recyclage encore trop peu rentable pour être efficace )

 

  • Eau Cilaos est la seule enseigne locale à proposer une bouteille en verre aux Cafés, Hôtels, Restaurants.
  • Edena n’a pas opté pour les bouteilles en verre
    Edena n’a pas de projets allant en ce sens, au vu des volumes vendus et du surcoût qui en découlerait.
    mais la question leur a été posée par mail, ainsi qu’une demande de précisions sur leur engagement de préservation de l’environnement.
    En attente de réponse, le service marketing est indisponible… Nous vous tiendrons au courant de la réponse.

Sur la page internet d’Edena on peut lire entre autre :

  • Qu’ils s’engagent à protéger et préserver l’environnement pour les générations futures.
  • Quelques conseils sont prodigués comme :
    – ne pas réutiliser les bouteilles vides
    – privilégier les petits formats pour éviter une contamination bactérienne
    – éviter de laisser la bouteille dans la voiture..
  • Les bouteilles et bouchons utilisés par Edena sont 100 % recyclables. Faites un geste responsable : triez-les ! Une fois triées, les bouteilles seront réduites en paillettes et transformées en granulés. Votre polaire a certainement été une bouteille d’eau dans une première vie !

Formidable non ?
Quelqu’un peut nous faire un topo sur le recyclage des déchets plastiques à la Réunion ?
A ce jour, il n’y a AUCUNE unité de transformation à la Réunion

 

Focus sur les packaging de l’eau en bouteille comme argument de vente

La large diversité de contenances, formats des bouteilles, bouchons gadgets et opérations dites “décor festif” , utilisés à des fins marketing, multiplie le volume annuel de bouteilles plastiques…

Alors que l’eau de Source est un bien précieux, symbole de pureté offert par la Nature, son embouteillage sous plastique est devenu un business lucratif et qui plus est source d’une pollution plastique démesurée.

Les industriels se défaussent avec la sacro-sainte mention en italique : “Ne pas jeter sur la voie publique”  mais en aucun cas ne s’engage dans des solutions alternatives.

Pire encore, ils se parent d’une auréole de sainteté en sponsorisant des évènements sportifs ou de santé. Si l’on comprend parfaitement que les organisateurs d’évènements ne disposent pas de moyens propres suffisants pour subvenir à l’alimentation en eau lors des marches ou manifestations sportives et que l’idée du sponsoring est un soutien louable et offre en parallèle un bon support publicitaire à l’entreprise…

… Nous sommes en droit de nous interroger sur l’impact que génèrent toutes ces bouteilles plastiques distribuées et en droit de rechercher des solutions alternatives respectueuses de l’environnement. Un évènement comme le Grand Raid par exemple : ce sont 53 000 litres d’eau d’eau de source captés distribués, conditionnés en bouteilles de 50 cl soit 106 000 bouteilles plastiques !

 

N’oublions pas que LE MEILLEUR DECHET EST CELUI QU ON NE PRODUIT PAS !!!

le tri se fait depuis 10 ans seulement à la Réunion et n’est pas toujours respecté, 70 % des déchets sont enfouis, les sites de Sainte Suzanne et de Pierrefonds sont saturés. A l’heure actuelle à la Réunion mettre des tonnes de déchets à l’enfouissement coûte moins cher que de leur donner une seconde vie !

 

Quelles sont les Solutions Alternatives ?

Boire l’eau du robinet

Nous disposons d’un réseau d’eau potable dont la qualité est mesurée et publiée par l’ARS. Environ 50% de l’eau potable est alimentée par des eaux souterraines protégées et 50 % par des eaux superficielles traitées pour assurer la qualité sanitaire.

Nous avons relevé dans un document de la DRIRE (ex DEAL Réunion) de 1997, un paragraphe explicite :
L’image véhiculée pour la marque EDENA met en exergue la qualité du produit sans prendre appui sur ce que pourrait apporter le contexte hydrogéologique ou écologique de cette eau.
En effet, utilisé pour l’alimentation en eau potable de la commune du Port ou pour la mise en bouteille, le bénéfice d’image risquerait de desservir l’eau embouteillée au profit de l’eau du robinet dont la parenté avec l’eau embouteillée pourrait être rapidement porté à connaissance…”

Chacun d’entre nous sait parfaitement que les conditions climatiques (fortes pluies, cyclones…) entraînent des coulées de boues et rend l’eau du robinet impropre à la consommation pendant plusieurs jours… et chacun d’entre nous est à même de prendre des dispositions préalables pour subvenir aux besoins en eau de sa famille.

Il existe également divers processus pour purifier l’eau du robinet : La faire bouillir et la réoxygéner, utiliser des filtres à eau…

 

Des bouteilles en verre consignées

Les bouteilles en verre réutilisables et consignées ? Ne serait ce pas une solution ? La bouteille en verre a disparu dans les années 80, au profit des lobbies du plastique. Voir la vidéo ci-dessous.

Les enseignes proposent des bouteilles plastiques décorées, personnalisées, festives…

  • Ne peut-on imaginer meilleure opération publicitaire qu’un engagement écologique d’une marque d’eau marqué par la création d’une bouteille en verre qui s’inscrirait dans le durable, évitant ainsi que la bouteille finisse à la déchetterie ou jetée dans la nature ?
  • Ne peut-on imaginer une gourde réutilisable offerte lors des évènements sponsorisés ? Il suffirait de citernes placées aux points de contrôle permettant de la remplir à nouveau… et les participants la garderait en souvenir et la réutiliseraient dans la vie quotidienne

 

 

Opter pour des grands formats et des petits contenants réutilisables

L’évidence saute aux yeux… Pour ceux et celles qui sont attachés à l’eau de source ou à l’eau minérale en bouteille, vous pouvez faire un acte citoyen en réduisant sensiblement le volume de plastique utilisé. Par ailleurs, vous réaliserez des économies !

Force est de constater que les bonbonnes de 5 litres sont largement réutilisées, et moins présentes dans les dépôts sauvages que les petits contenants. En outre, elles peuvent être transformées en bacs de plantation, pots à crayons … juste avec de petites astuces recyclage !

Une large gamme de gourdes réutilisables est à votre disposition de toutes tailles, formes et couleurs

Juste un réflexe à adopter : de même que l’on prend ses clés, on prend sa gourde !

 

Quelques liens d’articles à lire :

Des particules de plastique retrouvées dans l’eau en bouteille (IP Réunion 03/2018)

COP21 – L’île de La Réunion croule sous les déchets (L’Usine nouvelle 12/2015)

Quelle solution pour nos déchets à La Réunion (Zinfos974 04/2019)

Il faut vraiment aller vers le recyclage qui génère des emplois (Outremer360 11/2017)

 

Sondage alimentation ile Réunion

Sondage mis en ligne le 24 juin et clôturé le 30 juillet 2019

Consulter les Résultats du sondage

Lire les propositions qui ont été faites


* Champ obligatoire
































 

Pourquoi un sondage local ?

– Avancer – ensemble de manière participative

– Connaître les habitudes alimentaires des habitants de La Réunion
– Comprendre les attentes de chacun et les facteurs qui déterminent nos choix
– Evaluer notre prise de conscience sur l’impact de notre mode d’alimentation sur l’écosystème
– Trouver des solutions locales pour être tous des Consom’Acteurs
– Inciter les producteurs et les commerçants à répondre aux attentes des consommateurs
– Aider ceux qui le souhaitent dans leurs changements de mode d’alimentation par des ateliers, des recettes, des idées, des témoignages pour consommer mieux, manger sainement tout en continuant de se faire plaisir.

 

Les résultats du sondages seront publiés sur le site.

Nous vous invitons à partager le lien du sondage auprès de vos familles et amis, un large panel de participants permettra d’avoir un résultat représentatif de l’ensemble de la population réunionnaise.

MERCI à TOUS pour votre participation.

 

 

Impact de notre mode d’alimentation

Les rapports du GIEC et de scientifiques internationaux sont unanimes sur l’impact de la production de viande sur l’alimentation mondiale.

– 40 % des terres agricoles dans le monde sont consacrées à l’élevage et la production d’aliments pour le bétail.
– 1/3 des émissions de gaz à effet de serre provient de la production de viande dans son ensemble.

La quantité de protéines végétales, donnée aux animaux d’élevage pour obtenir 1 kg de protéines animales, est disproportionnée :
Bovins : 7 kg de protéines végétales / kg de protéines animales
Porcs et poulets : 6 kg de protéines végétales / kg de protéines animales
Poules pondeuses : 3 kg de protéines végétales / kg de protéines animales

 

Alors que les céréales et le soja sont des aliments à haute teneur nutritive et consommables directement par les humains… 85 % de la production de mondiale de soja est destinée à l’alimentation animale !

Plus de terres agricoles sont nécessaires pour produire de la viande, que pour produire des céréales destinées à l’alimentation humaine !

Aujourd’hui 820 millions de personnes souffrent de malnutrition sur la Planète alors que 2 milliards d’humains sont en surpoids !

C’est à nous… d’agir en conscience et de contribuer à rétablir l’équilibre !